L’insuffisance rénale chronique du chien est une maladie dégénérative des reins à l’issue fatale. Heureusement il est possible de soutenir le chien naturellement pour le préserver plus longtemps et plus confortablement. Nous allons voir de quelles manières vous pouvez accompagner votre chien dans sa maladie. (Photo d’en-tête Wiki Commons : Museum of Veterinary Anatomy FMVZ USP / Wagner Souza e Silva)
Les fonctions du rein
Les reins sont essentiels à l’organisme de votre chien :
– Ils éliminent les déchets. Les reins font partie du système urinaire. Le sang circule et passe dans les reins. Les reins filtrent le sang et retiennent les déchets. Le sang débarrassé des déchets repart dans le système. Les reins produisent l’urine, composée d’eau et des déchets récupérés. L’urine est évacuée lors de l’urination.
– Ils régulent la pression sanguine. Les reins ont besoin d’une pression constante pour filtrer le sang. Ils produisent donc une hormone protéique qui bloque les vaisseaux sanguins et permet à l’organisme de savoir quand augmenter et réguler la pression.
– Ils régulent la production des globules rouges. Les reins ont également besoin d’oxygène pour fonctionner normalement, ils envoient donc une hormone (l’érythropoïétine) pour indiquer à l’organisme quand il a besoin de plus de globules rouges oxygénés.
– Ils équilibrent les niveaux d’eau. Les reins maintiennent l’équilibre du niveau d’eau de votre chien en gardant l’eau dans le corps lorsque l’apport diminue et en l’expulsant lorsque l’apport augmente.
– Ils régulent la teneur en ions (sodium, potassium, calcium…) du sang et la maintiennent à l’équilibre. Ils permettent de transformer la vitamine D en sa forme active.
L’insuffisance rénale survient lorsque les reins ne peuvent plus assurer ces fonctions.
Quels sont les déchets qui s’évacuent par les reins ?
- De l’acide urique qui provient de la dégradation de cellules mortes mais également de la digestion de certains aliments.
- De l’urée qui provient de la dégradation des protéines.
- De la créatinine qui provient de la dégradation des cellules musculaires.
- Des éléments en excès qui n’ont pas été assimilés par l’organisme.
- Des résidus de médicaments pris par le chien. On peut y inclure les résidus des spots-on et colliers anti-parasites. Des toxines et poison qui ont pu être ingérés par le chien.
- Des substances qui ne sont pas présentes si le chien est sain (glucose, globules rouges ou blancs, bile, bactéries, et autres microbes).
Progression de l’insuffisance rénale chronique du chien
L’insuffisance rénale chronique (IRC) est une détérioration progressive des reins qui assurent de moins en moins leurs fonctions. Résultat : on assiste à un empoisonnement progressif du chien par ses propres déchets qui ne sont plus excrétés dans leur totalité.
D’autre part, les reins ne sont plus en mesure de réguler les minéraux comme le sodium, le phosphore et le potassium. Or à des niveaux excessifs, ceux-ci peuvent devenir nocifs.
De même, le niveau d’eau est moins bien régulé et s’accumule dans le corps.
Très souvent, on ne s’en rend pas compte car, le corps étant bien fait, des adaptations se mettent en place pour compenser. En général, lorsque les premiers symptômes apparaissent, il ne reste plus que 25%-30% de néphrons fonctionnels. Et malheureusement les dégâts sont irréversibles.
Le saviez-vous? : Le rein est constitué d’unités appelés néphrons, qui assurent les fonctions. Le chien en compte environ 700 000. Lorsque l’insuffisance rénale chronique s’installe, les néphrons sont progressivement détruits et laissent place à du tissu fibreux cicatriciel non fonctionnel. |
On a défini 4 stades d’insuffisance rénale chronique. On détecte difficilement l’insuffisance chronique dans ses 2 premiers stades car il n’y a pas ou peu de symptômes. Très souvent, lorsque les symptômes apparaissent, le chien est déjà au stade 3 ou 4.
Plus le diagnostic est précoce, meilleur est son prognostic.
Symptômes de l’insuffisance rénale chronique chez le chien
Les reins étant moins fonctionnels, le chien essaie de compenser la perte de sa fonction rénale en buvant plus pour éliminer les toxines qui n’ont pas été excrétées par les reins. Il urine plus également, mais son urine est plus claire car les reins ont perdu de leur efficacité. A ne pas confondre avec l’incontinence.
Si votre chien a soif, donnez-lui à boire. Si vous le privez, les toxines s’accumulent encore plus vite et vous risquez de détériorer encore plus ses reins. |
Avec le temps, même ces mécanismes compensatoires ne seront plus suffisants et d’autres symptômes vont apparaitre :
- déshydratation malgré la sensation de soif
- augmentation de l’urination et/ou trouble de l’urination
- léthargie
- perte d’appétit et perte de poids, fonte musculaire
- vomissement et/ou diarrhée
- pelage sec
- peau sèche qui pèle
- truffe sèche
- coussinets secs
- une mauvaise haleine
L’état avancé de l’insuffisance chronique conduit à :
- une hyperkaliémie (trop de potassium dans le sang) qui peut affecter le cœur
- une surcharge en eau et en sel qui peut entrainer une hypertension.
- une anémie
Le stade ultime est malheureusement la mort du chien.
Remèdes naturels contre l’insuffisance rénale chronique du chien
Il faut bien comprendre que lorsque votre chien a été diagnostiqué avec de l’insuffisance rénale chronique, il ne peut pas en guérir. Mais il peut conserver une bonne qualité de vie pendant un bon moment à condition de préserver les néphrons encore sains, de ré-équilibrer les déséquilibres et de pallier aux symptômes autant que possible.
En général, dans la médecine vétérinaire conventionnelle, le chien est mis sous un régime alimentaire restrictif avec un taux limité en protéines qui sont naturellement riches en phosphore, et ceci quel que soit le stade de l’insuffisance rénale. Le phosphore entraine en effet une charge importante de nitrogène qui rajoute un stress sur le fonctionnement du foie et des reins.
Certains vétérinaires holistiques et des naturopathes pour animaux comme Swanie Simon, auteur de « Je nourris mon chien naturellement » contestent cette notion car la capacité de filtration des reins dépend de la présence de protéines dans l’alimentation pour des carnivores que sont nos chiens et chats :
Comme dit plus haut, la médecine vétérinaire conventionnelle recommande de réduire les protéines (qui contiennent du phosphore) afin de « préserver » les reins. L’objectif est de réduire la créatinine sérique, qui peut être mesurée dans le sang. Ce régime restrictif conduit en effet souvent à une réduction de la valeur sanguine de la créatinine sérique.
Cette théorie pose toutefois des problèmes.
Tout d’abord, la quantité de protéines dans un régime n’a aucune influence sur le développement ou la progression d’une maladie rénale. Se référer aux études scientifiques suivantes :
Finco, Delmar R. et Scott A. Brown. “Effects of Dietary Protein Intake on Renal Functions in Dogs.” (1998)(voir le tableau 1 récapitulatif)
Bovee, K.. « “Mythology of Protein Restriction for Dogs with Reduced Renal Function« . (1999).
D’autre part, les protéines sont décomposées dans l’organisme en acides aminés, qui sont des éléments constitutifs essentiels des tissus de l’organisme. Si vous réduisez les protéines prématurément, cela entraînera une perte de tissus et une réduction de la capacité à réparer les tissus de l’organisme, y compris bien sûr les reins. Il n’est donc pas conseillé de réduire les protéines dans les premiers stades de la maladie rénale.
En réduisant les protéines, l’animal n’aura plus les nutriments dont il a besoin, ce qui le fera vieillir prématurément. Il est essentiel de maintenir le poids et la masse musculaire de l’animal.
Par contre, au stade 4 (parfois 3), lorsque le chien fait une urémie douloureuse, alors c’est là que réduire le phosphore, donc la quantité de protéines et donner des agents qui se lient au phosphore pour que celui-ci puisse être excrété par les selles, prend tout son sens. Il faut suivre de près les résultats des analyses sanguines et ajuster les taux. Il existe aussi des tables qui donnent la teneur en phosphore de chaque aliment.
Signes d’urémie L’urémie est une élévation dans le sang du taux d’urée et d’autres produits d’excrétion azotés qui, en temps normal, sont naturellement éliminés dans les urines. Une prise de sang va pouvoir mesurer le taux d’urémie. Quand le stade de l’insuffisance rénale est avancé, vous pouvez constater des signes qui ne trompent pas, comme l’odeur d’ammoniaque que prend le chien et également des saignements provoqués par l’inflammation des muqueuses. Lorsque ces signes sont présents, le chien en est malheureusement au stade 4 final de l’insuffisance rénale. |
Arrêter les croquettes et passer à l’alimentation ménagée ou crue
La première chose que les spécialistes holistiques vont conseiller si votre chien souffre d’insuffisance rénale chronique est de le mettre à une alimentation à base de produits frais. Pourquoi? Pour plusieurs raisons.
1.C’est une histoire d’eau. Un chien qui souffre d’une maladie rénale a besoin de plus d’eau pour filtrer les toxines. C’est pour cela que les croquettes, qui sont par définition sèches, ne sont pas recommandées.
C’est particulièrement vrai pour les chats. A l’état sauvage, les chats boivent très peu car ils trouvent quasiment toute leur eau dans les proies qu’ils attrapent régulièrement. Ils ne boivent qu’occasionnellement. Ils n’ont donc naturellement pas le réflexe de boire. Si on les nourrit de croquettes, les chats vont être chroniquement déshydratés, ce qui va endommager leurs reins sur le long terme. Privilégiez les patées (conserves) ou encore mieux, la nourriture à base d’aliments frais, même lorsque l’animal est en bonne santé. |
Si le chien ne boit pas assez, on peut rajouter un peu de lait dilué dans l’eau pour l’inciter à boire, mais n’utilisez pas de sel ou de bouillons salés pour lui donner envie car il ne faut pas lui donner de sel supplémentaire.
2. Dans la plupart des croquettes et patées se trouvent des céréales en quantité non négligeables. Or les céréales contiennent ce qu’on appelle des anti-nutriments qui endommagent spécifiquement les tissus des reins et d’autres organes en interférant avec l’absorption des nutriments. Si vous voulez en savoir plus sur les anti-nutriments, vous pouvez télécharger l’article scientifique sur le sujet ici : Cereal grains : humanity double edged sword de Loren Cordain.
Passer à une alimentation barf est fortement recommandée mais il faudra également l’adapter en fonction des résultats d’analyses sanguines et de l’état du chien tout au long de la progression de la maladie. L’idéal est de pouvoir maintenir les besoins en protéines. Eventuellement augmenter la quantité de graisses pour réduire la quantité de nourriture (pour ceux qui mangent beaucoup). En tous cas, il faut s’assurer d’avoir assez de phosphore dans l’alimentation (lors 3 premiers stades environ) pour maintenir l’organisme le plus fonctionnel possible et de lui donner de façon homogène au courant de la journée (pas par à-coups).
Au moment où le chien devient vraiment inconfortable et qu’il devient nécessaire de réduire le phosphore alors il faut arrêter les os (ce sont eux qui renferment le plus de phosphore), et parmi les abats, enlever les poumons et la rate, mais conserver le foie et le thymus (ris) le plus longtemps possible. Comme les os contiennent aussi beaucoup de calcium, il faut également supplémenter en calcium (voir section sur le calcium plus bas).
Coté légumes, augmentez ceux à haute teneur en carotène comme les légumes rouges, jaunes et verts. Donnez également des aliments riches en soufre (jaune d’œuf, foie, poisson, fromage, brocoli, fruits) mais évitez les huiles végétales.
Donner des graines d’ortie
Swanie Simon préconise les graines d’ortie quel que soit le stade de l’insuffisance chronique. Les graines d’ortie vont protéger les néphrons encore sains. Elles ralentissent la progression de l’insuffisance en augmentant la capacité de filtration des glomérules (chaque néphron a son glomérule) et en diminuant le taux de créatinine dans le sang. Elles agissent également comme tonique et sont riches en acides gras essentiels ce qui leur confèrent des propriétés anti-inflammatoires. Les graines d’ortie sont par ailleurs utilisées pour protéger et réparer le foie et pour apaiser le colon enflammé. Pour en savoir plus sur les graines d’ortie, cliquez ici (article en anglais)
Ajouter des acides gras oméga-3
Comme pour toute inflammation, donner des acides gras oméga-3 fait partie de l’arsenal indispensable pour soutenir les reins, limiter les dégats et apporter du confort grâce à leur grand pouvoir anti-inflammatoire.
D’après certaines études scientifiques, une supplémentation en oméga 3 baisse la pression glomérulaire et la pression sanguine et favorise la protection rénale (limite les calcifications intrarénales).
Donner des probiotiques et des prébiotiques
Pour booster le microbiote intestinal, pensez à donner des probiotiques et des prébiotiques. Le microbiote intestinal est l’ensemble des micro-organismes du tube digestif qui joue un rôle primordial dans la digestion des aliments, et la bonne santé du système immunitaire. C’est aussi le microbiote qui va aider à la fermentation des fibres et qui protège la muqueuse intestinale.
Les probiotiques sont des souches de bactéries et de levure donnés sous forme de complément alimentaire, qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé en s’intégrant au microbiote et éventuellement en restaurant la flore intestinale (par exemple après l’usage d’antibiotiques).
Les prébiotiques sont les aliments du microbiote. En général, ce sont des fibres qui sont contenues dans l’alimentation, qui une fois dégradée par la flore intestinale donne des acides gras à courte chaine (AGCC) qui régulent entre autre les processus d’inflammation. On les trouve dans certains fruits, légumes et céréales. On peut aussi les apporter sous forme de complément alimentaire. Elles provoquent un phénomène de captation de l’urée et de l’ammonium dans le gros intestin permettant une baisse de l’urée sanguine.
Si vous voulez en savoir plus, voir la thèse citée dans les ressources en bas d’article – il y a une section sur l’insuffisance rénale chronique, page 112 à 116.
Supplémenter avec la formulation de médecine chinoise Rehmannia
En médecine traditionnelle chinoise (MTC), le rein n’est pas l’organe physique. On ne parle pas non plus d’insuffisance rénale, mais de vide de Yin du rein, ou de vide de Yang du rein.
Les spécialistes de la pratique vétérinaire version MTC vont regarder le chien en détail, cela ne s’improvise pas. Ils étudient entre autres sa langue, mesurent ses pouls (et oui, il y en a plusieurs selon la MTC), et posent de nombreuses questions. La formulation de type Rehmannia a pour but de fortifier les reins en MTC. Pour les occidentaux, elle est anti-inflammatoire, anti-hémorragique et antipyrétique (abaisse la fièvre).
Il faut consulter un vétérinaire ou un naturopathe spécialisé dans la pratique vétérinaire de la MTC car il y a plusieurs Rehmannia et sans une consultation avec un expert, vous risquez de vous tromper et d’empirer les symptômes. Par contre, le choix de la bonne formulation peut donner de très bons résultats.
Orthosiphon et Desmodium, les plantes majeures de la fonction rénale
Le Dr Pierre May, vétérinaire holistique, conseille dans son livre Guide pratique de phyto-aromathérapie pour les animaux de compagnie, les 3 plantes suivantes sous forme d’EPS (extraits de plantes standardisés que vous trouvez en ligne ou dans certaines pharmacies) :
L’orthosiphon est d’après lui « la plante N°1 à utiliser devant une montée d’urée/créatinine ». Cette plante a comme atout majeur de promouvoir la fonction d’élimination en limitant la perte du potassium dans le sang, ce qui est important ici car, comme on l’a vu auparavant, les reins affaiblis ont tendance à provoquer de l’hyperkaliémie, toxique pour le coeur. Elle agit aussi très vite, ce qui peut s’avérer utile.
On va lui associer le desmodium qui va protéger le parenchyme rénal. Le parenchyme rénal est le tissu qui renferme les néphrons dans le rein et dont la fonction est l’élaboration de l’urine. Les 2 plantes fonctionnent en synergie. Si vous donnez une de ces plantes, il faut aussi donner l’autre.
Comme les reins sont très vascularisés vu leurs fonctions, Pierre May conseille d’ajouter le Gingko qui permettra d’augmenter la microcirculation dans la zone des reins, ce qui permettra de favoriser la fonction d’élimination.
Il propose aussi d’autres plantes dont l’action est plus périphérique. Vous pouvez les retrouver dans son excellent livre, très bien expliqué et très pratique (avec les dosages adaptés pour les chiens et chats) grâce à ses formules types de phytothérapie rénale (voir lien au début de ce paragraphe).
Swanie Simon propose aussi le cordyceps pour ses propriétés protectrices des reins et la guimauve comme anti-inflammatoires apaisant. Les plantes diurétiques intéressantes sont le pissenlit et le jus de persil.
Le calcium
Lorsque le chien se trouve au stade 3 ou 4 de l’insuffisance rénale, et quand l’urémie est douloureuse et que le chien est vraiment inconfortable, qu’il vomit du sang, il est alors temps de réduire le taux de phosphore et donner des chélateurs de phosphate comme le carbonate de calcium. Le carbonate va se lier au phosphore, le rendre insoluble ce qui va lui permettre d’être évacué dans les selles, baissant ainsi le taux d’urémie.
Le saviez-vous? : Dans l’organisme, le phosphore est quasiment toujours présent sous forme de phosphate. Les chélateurs de phosphate, qu’ils soient naturels ou non, n’aident pas les reins à mieux fonctionner. Comme expliqué plus haut, en début du chapitre sur les remèdes naturels, si vous agissez trop tôt sur le taux de phosphore, vous privez votre animal des nutriments dont il a besoin pour continuer à faire fonctionner les néphrons encore sains. Ils ont leur utilité en fin de parcours pour aider au confort de l’animal. |
Le carbonate de calcium n’est pas non plus anodin sur l’organisme : il peut provoquer des nausées et brulures d’estomac et entrainer des selles grasses. Comme alternative il y a le citrate de calcium, mais il est moins efficace comme chélateur. On peut aussi donner des coquilles d’oeuf.
Vous pouvez également donner des légumes verts à feuille sombres car ils sont riches en fibres qui vont aussi se lier aux déchets protéinés et les évacuer dans les selles plutôt que par les reins. Quelques exemples de légumes verts à feuille sombre : les légumes de la famille du chou, les blettes, la salades, les épinards, etc.
Les vitamines
Pensez aussi à surveiller les taux de vitamines et minéraux et supplémenter en cas de carence. En général, on ajoute à l’alimentation le complexe de vitamines B, et du potassium. Et très souvent, on supplémente en multivitamines et en Coenzymes Q10.
Les causes de l’insuffisance rénale chronique chez le chien
Prédisposition de certaines races
Des études (O’Neill et al., 2013; Cianciolo et al., 2016; Littman, 2017) ont montré que certaines races de chiens (et de chats) étaient prédisposées aux maladies chroniques des reins. Voici la liste :
Malamute de l’Alaska, Beagle, Border Terrier, Boxer, Cairn Terrier, Chow-Chow, Doberman, Kooikerhondje, Chien courant finlandais, Golden Retriever, Setter Gordon, Spitz loup, Lhasa Apso, Schnauzer nain, Norwich Terrier, Shih Tzu, Terrier irlandais à poils doux, Grand caniche.
L’age
Le chien peut développer une insuffisance rénale chronique à tout age. S’il l’a jeune, c’est en général parce que c’est génétique. Comme c’est une maladie progressive, qu’on la diagnostique souvent sur le tard, et qu’elle peut être la résultante d’autres soucis de santé, elle affecte plus généralement les chiens matures.
Maladies et médicaments qui peuvent léser les reins
- Certaines infections virales ou bactériennes peuvent affaiblir ou s’attaquer aux reins et causer une maladie rénale.
- Certains cancers comme la leucémie ou le lymphome, ou des maladies de prolifération cellulaire anormale comme l’érythrocytose.
- Des maladies inflammatoires comme la pancréatite, la prostatite, et d’autres maladies auto-immune inflammatoires.
- D’autres maladies comme le diabète ou des maladies qui touchent le système urinaire comme la crystallurie, les calculs rénaux, etc.
- La prise de certains médicaments ou en trop grande quantité peuvent léser les reins ce qui les prédisposent aux maladies rénales. Les vaccins en font partie. Donc ici l’idée n’est pas de ne plus vacciner son chien, mais d’éviter de le survacciner.
- Une tension trop élevée.
Si vous voulez en savoir plus, le site IRIS (International Renal Interest Society) va vous intéresser. Il regroupe une quinzaine de vétérinaires indépendants spécialistes en néphrologie (bon, le groupe est quand même sponsorisé par Eli Lilly…) dont l’un des rôles est sensibiliser et d’établir des lignes directives pour un diagnostic précoce des maladies des reins.
Prévention
Comme pour toute maladie chronique dégénérative, il est toujours préférable de prévenir que de guérir. Voici la liste des actions que vous pouvez dès maintenant adopter :
L’alimentation : on en revient toujours là, mais quand on y pense, c’est plutôt logique car on (les humains, nos amis les chiens et chats aussi) ingère des aliments plusieurs fois par jour, donc c’est normal que la qualité des aliments va avoir un impact sur la santé sur le long terme. Privilégiez l’alimentation à base de produits frais.
Incluez dans la ration de temps en temps des œufs ou des petits poissons comme les maquereaux ou les sardines, aliments qui sont bénéfiques pour la santé des reins. Vous pouvez y rajouter des légumes et plantes qui soutiennent les reins, comme des graines germées ou des graines de sésame ou des graines de lin. Les compléments alimentaires naturels peuvent être une bonne alternative également. Pensez notamment aux acides gras omega-3 qui sont des anti-inflammatoires reconnus.
Les vaccins et médicaments: Comme on a vu plus haut, évitez de survacciner, évitez si possible les antibiotiques et l’utilisation excessive de médicaments car ce sont les reins qui font le travail de filtration et évacuation. Des reins trop stimulés se fatiguent et s’affaiblissent.
Mode de vie sain et sans stress : je sais, c’est facile à dire… L’idée ici est de respecter les besoins d’activités et d’attention de votre chien et d’éviter les situations et environnements stressants. Sortez le en balade, passez du temps avec lui. C’est utile en prévention, c’est utile en temps normal, et c’est utile si votre chien souffre d’insuffisance rénale chronique.
En conclusion
Il existe donc des solutions naturelles pour accompagner votre chien dans sa maladie, le garder le plus confortable possible et préserver le plus longtemps possible la partie encore fonctionnelle de ses reins. Comme l’insuffisance rénale chronique demande un suivi régulier de son évolution, il est essentiel de vous faire accompagner par un vétérinaire car les symptômes peuvent vite s’emballer et votre chien en patir. Mais votre attention et participation dans le parcours de soin sont aussi absolument primordiales. Vous êtes son référent humain dans l’équipe de soin, vous le représentez.
Nous proposons à la vente certains des produits présentés dans cet article. Venez nous rejoindre sur notre site boutique ici.
Ressources
- Interview avec Swanie Simon sur le sujet. Vous pouvez retrouver l’audio sur notre groupe Facebook. Allez dans Contenu multimedia, et vous trouverez l’album Questions-Réponses avec Swanie Simon. L’insuffisance rénale est couverte dans l’audio 6.
- Livre de Pierre May, Guide de Phyto-aromathérapie pour les animaux de compagnie.
- Livre The Veterinary herbal medicine, par Susan G. Wynn et Barbara Fougère.
- Ressources internet :
- Article sur les graines d’ortie : https://napiers.net/blogs/news/nettle-seed-uses
- Site IRIS pour les chiens et chats (International Renal Interest Societéy) http://www.iris-kidney.com
- Si vous voulez comprendre comment fonctionnent les reins, très belle description claire sur le site sur leur article sur l’insuffisance rénale aigüe. Ils ont aussi un bel article sur l’insuffisance chronique : https://www.espace-vet.fr/nos-conseils/chiens/sante-chien/linsuffisance-renale-aigue/
- http://theses.vet-alfort.fr, dont la thèse suivante : Comparaison des rations barf aux recommandations nutritionnelles du chien sain ou malade.
- Le site de Passeport Santé : https://www.passeportsante.net/ Ils ont aussi une section animaux.
- Article sur les anti-nutriments : https://www.researchgate.net/publication/12810032_Cereal_Grains_Humanitys_Double-Edged_Sword
- Le site Dogs Naturally : 2 articles
- https://www.dogsnaturallymagazine.com/kidney-failure-in-dogs-natural-treatment-options/
- https://www.dogsnaturallymagazine.com/canine-diets-for-kidney-failure/