Les certifications bio européennes sont nombreuses. Quand on désire mieux consommer pour ses animaux ou pour soi-même, comment s’y retrouver. Jetons un coup d’oeil aux plus courantes :
1. Label Biologique Européen
Le label officiel européen pour les produits issus de l’agriculture biologique est entré en vigueur en 2009. Il a vite fait débat chez les producteurs bios de longue date : le règlement stipulait qu’un niveau minimal d’OGM soit présent dans les produits bios, jusqu’à un seuil de 0,9%.
Selon les défenseurs de l’environnement, il était inacceptable d’autoriser une pollution du bio, en contradiction totale avec la volonté des consommateurs et des agriculteurs. Il prévoit :
95 % minimum des ingrédients dans les produits transformés doivent être issus de l’agriculture biologique
des semences et plants non issus d’OGM
la prévention des maladies via un meilleur choix des variétés, un travail du sol approprié, rotations et associations de cultures
l’emploi de fertilisants d’origine naturelle
l’élevage d’animaux nés sur l’exploitation ou issus d’exploitations certifiées biologiques
des animaux ayant accès aux pâtures et libres de se mouvoir
l’alimentation des animaux doit avoir une origine majoritairement locale et sans OGM
les jeunes seront nourris au lait maternel
en matière de santé des animaux, la phytothérapie ou l’homéopathie doivent être préférés aux médicaments chimiques de synthèse.
Tant en matière d’environnement que de santé ou de soins aux animaux, ce label européen est préférable au non-bio. Néanmoins, il fait toujours grincer des dents les partisans du bio « pur », qui estime que ces exigences ne vont pas assez loin, notamment en matière de tolérance, même minimale, aux OGM.
2. AB Agriculture Biologique depuis 1985
Une certification bio française des plus anciennes (1985), dont voici les contraintes :
pas d’OGM (sauf si contamination accidentelle)
végétaux : pas de recours aux pesticides et engrais chimiques, rotation des cultures
animaux : élevage extensif (= faible densité de bétail dans les pâturages), alimentation biologique essentiellement (90%), traitements antibiotiques limités, surface au sol définie pour les animaux d’élevage.
produits transformés : 95 % des ingrédients au minimum doivent être issus de l’agriculture biologique.
les aliments contenant entre 70% et 95% d’ingrédients biologiques peuvent indiquer : « % des ingrédients d’origine agricole ont été obtenus selon les règles de la production biologique ». La liste des ingrédients doit préciser quels sont les ingrédients concernés.
Depuis 2009, le label s’est aligné sur les réglementations européennes, moins strictes, et notamment en matière de pourcentages. Elles autorisent également les traces accidentelles d’OGM, si causées par des contaminations d’activités voisines. A savoir.
3. Eko, label de certification européen
S’il part d’un bon principe, Eko est une certification bio moins contraignante que d’autres : un peu à l’image des précédents, elle suit les réglementations européennes. Cela signifie que les producteurs ont une obligation de moyens, mais pas de résultats.
Ainsi, des résidus de contamination peuvent subsister dans les produits finis, sans que les organismes contrôleurs ne sanctionnent…
C’est bel et bien du « certifié bio », mais sans doute pas à 100% – ce qui est de plus en plus difficile, au vu de l’interconnexion des organismes vivants. Rassurons-nous quand même avec ces chiffres :
pas d’OGM (sauf si contamination accidentelle)
végétaux : pas de recours aux pesticides et engrais chimiques, rotation des cultures
produits transformés : 95 % des ingrédients au minimum doivent être issus de l’agriculture biologique
animaux : élevage extensif, aliments biologiques essentiellement (90%), traitements antibiotiques limités, surface au sol définie pour les animaux d’élevage
Même si le label Eko a des obligations en matière de traitement des animaux d’élevage, elles ne vont pas aussi loin que les certifications bio suivantes, plus attentives à leur sort et stricts en matière de non-contamination.
4. Bio cohérence des producteurs européens
En réaction avec l’abaissement des normes, des producteurs européens ont décidé de créer une certification bio au cahier des charges plus restrictif : Bio cohérence.
Des exigences qui font naturellement peser un coût supplémentaire sur les petits agriculteurs bios, ce qui se répercute sur le prix des produits.
Leurs obligations sont les suivantes :
des procédés de transformation qui ne dénaturent pas le produit
une obligation de compostage
une isolation des parcelles voisines utilisant les principes de l’agriculture non biologique
une alimentation 100% bio des animaux (majoritairement produite sur la ferme afin de minimiser le transport et la dépendance à des fournisseurs extérieurs),
le refus catégorique des contaminations OGM
le maintien et l’augmentation de la biodiversité
le recyclage des matières organiques
une rotation des cultures (pas de monoculture, ce qui appauvrit les sols)
des contrats de travail respectant le droit français du travail (pas de travailleurs sous-payés)
Des animaux n’ayant consommé ni OGM ni antibiotiques, avec un accès aux pâturages ou en plein air.
Un label un peu plus cher, mais assurant une totale transparence et exigence en matière de production respectueuse de l’environnement. Applaudissons aussi la dimension économique de ce label, qui prend en compte le statut des travailleurs et leur juste rétribution.
5. Demeter, certification européen et agriculture bio-dynamique
La certification bio d’origine allemande est née en 1924 de la réflexion d’un agriculteur : Rudolf Steiner.
Déjà inquiet de la direction que prenaient l’industrie agro-alimentaire à cette époque, Steiner a commencé par donner des conférences dans son pays, afin de mettre en garde sur les risques du non-respect des lois du vivant.
Des agriculteurs « alternatifs » ont fondé le label, qui authentifie aujourd’hui les produits issus de l’agriculture « bio-dynamique » ; un procédé qui considère la terre comme un être vivant global.
Soucieux des cycles de la nature, mais aussi des animaux, puisque le créateur de la charte déclarait déjà à l’époque : « Les animaux domestiques, êtres doués d’âme, sont particulièrement dépendants de nos soins.
Ils devraient être appliqués de façon à ce que chaque animal reçoive toute l’attention qui lui est due et ait la possibilité d’avoir un comportement conforme à la nature de l’espèce. » Chapeau bas pour ces idées !
Si le cahier des charges pour obtenir la certification bio Demeter est très détaillé, en voici les points principaux :
respect et renouvellement de la biodiversité
récupération et stockage des eaux de pluie
limitation de l’emploi de fertilisants biologiques
non-mixité des fermes avec des fermes pratiquant l’agriculture non biologique
déforestation de la forêt pour un usage agricole interdite
élevages non intensifs
conditions de vie optimales pour les animaux d’élevage
et bien sûr, aucun OGM ni produits chimiques.
On le comprend, Demeter est un label ultra exigeant, notamment au niveau de l’attention portée à la qualité de vie du bétail.
Une certification attestant non seulement d’une agriculture biologique à 100%, mais également bio-dynamique, dans un respect global des êtres vivants.
La crème de la crème des certifications bio : éthique, cruelty-free et respectueux de l’environnement ! What else ?
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